Perros-Guirec et la réserve des Sept-Îles. Y venir c'est forcément y revenir

Attention, drogue à accoutumance... Même les méridionaux qui osent "braver les frimas" sont souvent surpris de la douceur du temps et de la beauté des lieux. Très vaste commune de la côte de Granit rose qui se prolonge au large par l'archipel des Sept-Îles, Perros-Guirec est une destination phare, et pas seulement à cause des trois phares qu'elle possède. Grâce à la sinuosité de sa côte qui se joue des points cardinaux, on y trouve des plages exposées à toutes les orientations. Toujours une pour se protéger du vent (pas toujours rare, le vent, même en été). Tous les sports nautiques y sont pratiqués. De plus, le Trégor (région à cheval sur le nord des Côtes d'Armor et du Finistère) et plus spécifiquement cette partie de la côte de Granit rose regorge de curiosités et d'activités touristiques.

La visite aux Sept-Îles est un must. Elle peut se faire comme ici à bord d'un vieux gréement (Le dundee Sant-C'hireg). Tout embarqué participe à la manœuvre, mange, boit et déguste les explications savoureuses et les anecdotes croustillantes de vrais gens de mer.

Ou alors à bord de vedettes à moteur depuis la gare maritime de la plage de Trestraou. La meilleure période se situe entre mars et mi-juillet, car c'est la période où on peut admirer...

...le macareux-moine, emblématique de Perros-Guirec. On le nomme aussi "calculot", " oiseau-clown" (en raison de son bec arc-en-ciel au printemps, ou encore "perroquet de mer"). Dans les débuts du tourisme, les compagnies ferroviaires en faisaient un argument touristique: "venez chasser le macareux à Perros-Guirec" . De milliers, ils ont failli disparaître. Heureusement en 1912 on fit des Sept-Îles la première réserve ornithologique. Leur  colonie est actuellement  constituée de 180 couples. Gros comme des pigeons, ils nichent dans des terriers.

Une colonie qui n'est pas en danger, c'est celle des fous de Bassan. Avec plus de 21 000 couples, c'est la seule en France et elle progresse chaque année. Les oiseaux sont sur une seule des îles, l'île Rouzic, sur ses versants les plus escarpés, pour pouvoir décoller plus facilement. Ils sont ici entre mars et octobre. Les Sept-Iles sont inabordables, seule une caméra de la LPO (ligue de protection des oiseaux) postée au sommet de l'île permet de les suivre en direct depuis sa station de l'Île-Grande, à quelques encablures

1,70 m d'envergure, on les appelle "fous" probablement à cause de leur façon de plonger comme des fusées dans l'eau de très haut dès qu'ils ont repéré une proie. Ils reviennent nicher chaque année exactement au même endroit... Chapeau! On peut aussi y voir :

des guillemots de troïl,

des cormorans huppés mais aussi des goélands de toutes sortes, des pingouins tordas, des sternes, faucons pèlerins et également une quarantaine de phoques gris qui, quand ils ne pêchent pas, se prélassent langoureusement sur les rochers de toutes les îles et îlots alentours:

Seule l'île aux Moines est accostable, 45 minutes par les navettes régulières, autant que vous voulez si vous êtes venus par vos propres moyens.

Seule île pourvue d'une source, c'est la seule à avoir été habitée. Par des moines au XIVe, par des soldats au XVIIIe.

Le fort qui leur a servi d'abri vient d'ailleurs d'être restauré. Si vous venez par la navette, le retour vous fera longer la côte de Ploumanac'h, spectaculaire depuis le sentier des douaniers, mais bien plus depuis la mer (voir le guide touristique de Ploumanac'h).

Sur le continent, Perros-Guirec est tout de même une des premières stations balnéaires de France passant de 8.000 à 40.000 habitants l'été, des plages de sable fin (ici celle de Trestraou lors du passage de la Patrouille de France) mais aussi des tas de plages plus familiales ou des criques intimistes.

Siméon sur son surf ...

Trestraou est aussi un spot de surf de plus en plus reconnu, grâce notamment à Alexis Deniel, deux fois vice-champion d'Europe et champion de France en catégorie longboard. Grâce à son école de surf, la relève est assurée...

A Trestraou, les distractions sont variées. Bars, restaurants, casino (mais pas de boite de nuit, il faut aller à Trébeurden ou à Saint-Quay-Perros).

Tous les mardis soir d'été un marché nocturne occupe tout le long de la promenade, suivi d'un concert. Les feux d'artifices y sont spectaculaires.

Avec un peu d'habitude ou de bons conseils, on peut dénicher des restos ou bars d'ambiance comme on n'en voit nulle part ailleurs. Ici le Digor Kalon (littéralement "ouvre-cœur", autrement dit "mise en appétit") où l'on peut manger tapas, poulet à la bière bretonne, que l'on peut aussi boire sans poulet, tout en écoutant un groupe le vendredi soir.  Le tout sous un ciel de casseroles et objets hétéroclites qui vont de la cafetière à la barque retournée. Le restaurant est séparée en une demi-douzaine de salles ayant chacune leur identité. Citons aussi le Dockyard, le Toucouleur et le Britannia comme bars d'ambiance locaux.

On est au pays de la coquille Saint-Jacques, ne l'oublions pas. Sur le port, la petite criée est là pour nous le rappeler, mais c'est en hiver et au printemps la saison.

C'est aussi le pays du cidre, comme ici au verger de Kernivinen. On peut l'acheter directement.

Quitte à continuer dans le cliché, le festival des Hortensias, début août, donne une idée de la culture bretonne, mais dans les festoù-noz, l'absence de costumes et la jeunesse et la dextérité des danseurs et sonneurs donnent une image bien plus réelle de sa vigueur. La culture ici n'est pas du folklore, elle est ancrée dans le quotidien des gens et bien vivace. Ne ratez le premier fest-noz sous aucun prétexte!

Un petit tour en mer pour terminer? Perros est une étape régulière de la solitaire du Figaro et du tour de France à la voile.

Mais un petit tour en vieux gréement s'avèrera plus tranquille et convivial...