Bangor et Locmaria (Belle Ile en Mer) sont traversées par quelques beaux et profonds vallons qui sillonnent un plateau central longtemps inculte et couvert de landes. Bangor est, de plus, la seule commune de l’île dont la côte est entièrement tournée vers ce qu’on appelait autrefois la « mer sauvage ». C'est, à un degré moindre, la même chose pour Locmaria, plus à l'est.
Jadis agricole, la côte sauvage de Belle Ile sur Mer entamait un lent déclin avant que le tourisme ne prenne le relais. C'est le peintre Claude Monet qui, le premier, a attiré l'attention sur cette magnifique côte sauvage. Randonneurs, peintres et photographes arpentent aujourd'hui ses côtes, et les plages de Donnant ou d’Herlin, longtemps délaissées, comptent aujourd’hui parmi les plus fréquentées de l’île. Mais se laisser errer au hasard des hameaux de l'intérieur est un ravissement non moins marquant, notamment grâce aux façades colorées de ses maisons.
La Côte Sauvage - Crique des Curés
Les aiguilles de Port-Coton (visible depuis la crique de Kouar Huede) sont une des attractions de la côte sauvage, peintes 39 fois par Monet qui a inspiré toute une cohorte suivante de peintres et artistes sur l'île (Sarah Bernhardt entre autres). Les touristes y sont nombreux mais les criques désertes bien plus encore. Un enchantement pour les yeux mais parfois un calvaire pour les mollets tant les sentiers sont raides.
Les Aiguilles de Port-Coton
Tout près de Port-Coton, le site de Goulphar vaut autant par la vue de ses îlots souvent battus par les flots que par son phare de 52 m de haut construit entre 1926 et 1935. Il se visite en saison. A l'origine, l'alternance des éclairages était assuré par un système de contrepoids qu'il fallait remonter plusieurs fois par nuit. Les pannes de réveil du gardien pouvaient avoir de fâcheuses conséquences...
Non loin de la plage d'Herlin, assez fréquentée, la pointe de Baluden, propriété du Conservatoire du littoral déroule son tapis de prairies et de landes jusqu'à la plage du même nom. Un effort de marche est nécessaire, mais quelle récompense pour les yeux !
La côte sauvage ouverte aux humeurs de l'océan offre dans ses abers et rias des havres de tranquillité où bateaux et badauds trouvent à se reposer (Ici Port Goulphar). Ou à faire la fête, le soir au mouillage, sur certains ponts de bateaux l'ambiance est parfois explosive.
D'autres plages sont bien plus courues, comme Kerel. On peut reconnaître à la côte sauvage les grèves et criques les plus pittoresques de Belle-Ile.
Le petit bourg de Bangor est le seul des quatre de l'île à n'être pas sur le littoral. Il est vivant toute l'année, surtout à l'heure de l'apéro où pêcheurs, artistes et saisonniers se mêlent dans une ambiance dont on ne peut sans doute trouver d'équivalent qu'à Groix, l'île voisine.
Si les véhicules motorisés sont autorisés, les moyens de transport sont multiples : scooters, chevaux, vélos... Attention cependant, le relief de l'île n'est pas des plus aisés et un vélo à assistance électrique n'est pas un luxe. On trouve de nombreux loueurs au Palais ou Sauzon.
Vivement colorées, les façades d'ici n'engendrent pas la tristesse.
Un peu à l'image des iliens, chaleureux et accueillants, les huisseries et encadrements de fenêtres ont développé ici une gaieté vive, comme pour combattre la férocité des périodes hivernales. Cela dit, cette férocité est largement contestée du printemps à l'automne par des températures des plus clémentes et un climat de type "supra-méditerranéen" qui donne la part belle aux plantes locales (l'ajonc) ou plus méridionales : palmiers, figuiers, cordylines...
Et bien sûr aux hortensias...
Au centre à la croisée des deux départementales, deux menhirs distants d'une ou deux centaines de mètres : Jean et Jeanne sont à l'origine d'une légende tenace. Jean, fils d'un barde, et Jeanne, pauvre bergère, se retrouvaient chaque soir pour s'aimer malgré l'interdiction faite par le Conseil des druides. Désapprouvant cette alliance, les druides chargèrent les sorcières de Borgroix de transformer ces deux amants en pierres... Mais certaines nuits de pleine lune, une bonne fée, émue par le malheur des jeunes gens, rompt le sort qui les frappe : Jean et Jeanne peuvent ainsi se retrouver quelques instants…
Ces deux-là ont en tout cas toute latitude pour se retrouver. Les chevaux en semi-liberté sont légion à l'intérieur de l'île.
Le sol pauvre de l'intérieur a lentement été transformé de lande en prairie.
OT Belle-Île Locmaria © F. Sabatier
Premier véritable sanctuaire chrétien de l'île, l'église ND de l'assomption a été fondée en 1070par les moines de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé. Mais il existait sûrement d'autres cultes préalables car on ne pénétrait sur cette paroisse que "les pouces en dedans" pour conjurer le mauvais sort, l'endroit étant réputé "plein de sorciers". L'église a été réparée et agrandie en 1694. Le clocher en forme de "poivrière" ne date que de 1714. La chapelle latérale a été construite en 1868.
OT Belle-Île Locmaria Philippe Ulliac
La côte est de Locmaria recèle quantité de phares, forts et fortins destinés à prévenir les marins des écueils et les iliens des envahisseurs (pirates, Anglais ou Espagnols). On aperçoit à droite la plage des Galères, très agréable le matin mais difficile d'accès, qui tolère un naturisme discret.
La plage des Grands Sables est en revanche des plus accessible et c'est la plus vaste de l'île. C'est ici que le nautisme trouve sa plus large expression.
Séjours ludiques, culturels ou simple envie d'évasion, Bangor et Locmaria ont ce qu'il faut pour combler les appétits les exigeants et divers.